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Intérêt stratégique réel pour des entreprises européennes de s’installer au Maroc.

1. Contexte commercial actuel

  • Les produits européens exportés directement aux États-Unis peuvent subir des droits de douane de 20 à 50 %.
  • Le Maroc n’est frappé que d’un tarif de 10 % (le taux le plus bas de la région), et il bénéficie d’un accord de libre-échange USA-Maroc (2006) qui, dans certains cas, permet même d’exporter sans taxe si les règles d’origine sont respectées.
    Résultat : une entreprise européenne qui délocalise une partie de sa production au Maroc peut ré-étiqueter ses produits “Made in Morocco” (sous conditions), et donc réduire fortement la barrière tarifaire.

  • 2. Avantages pour les entreprises européennes au Maroc

  • Accès préférentiel au marché US
  • Avec l’ALE Maroc-USA, beaucoup de produits marocains entrent aux États-Unis à zéro taxe.
  • Même avec le tarif Trump de 10 %, c’est toujours bien plus compétitif que 20-50 % pour l’UE.
  • Position géographique stratégique
  • Maroc = porte d’entrée vers l’Europe, l’Afrique et l’Amérique via Tanger Med.
  • Logistique optimisée : l’un des ports les plus performants de la Méditerranée.
  • Coûts de production plus bas
  • Main-d’œuvre qualifiée mais moins chère qu’en Europe.
  • Incitations fiscales dans certaines zones franches (ex. Tanger Free Zone, Casablanca Finance City).
  • Cadre commercial diversifié
  • Maroc a plus de 50 accords de libre-échange (UE, USA, Afrique, Turquie, pays arabes…).
  • Une production installée au Maroc peut toucher plus de 1 milliard de consommateurs sans droits de douane élevés.
  • Stabilité politique relative et climat d’investissement
  • Comparé à d’autres pays de la région, le Maroc offre un environnement plus sûr pour les investissements étrangers.

  • 3. Limites et points de vigilance

  • Règles d’origine : les produits doivent réellement avoir une transformation suffisante au Maroc pour être considérés comme “marocains” (pas seulement un simple assemblage).
  • Infrastructures industrielles : bien qu’en progrès, elles ne sont pas encore au niveau de certains hubs asiatiques.
  • Dépendance aux décisions US : si Washington décidait de réviser ou suspendre l’ALE Maroc-USA, l’avantage disparaîtrait.
  • Concurrence : d’autres pays (comme le Mexique, Singapour, Égypte) profitent aussi des bas tarifs américains.


  • Exemple concret : une entreprise agroalimentaire européenne (huile d’olive / conserves de légumes)

    Situation 1 : Exportation directe Europe → USA
  • Prix de revient d’un lot en Europe : 10 000 €
  • Marge avant exportation : 20 % → prix de vente 12 000 €
  • Droits de douane US (20 %) : + 2 400 €
  • Prix final aux USA : 14 400 €

  • La marge nette de l’entreprise se réduit car le prix devient moins compétitif.

    Situation 2 : Délocalisation de la production au Maroc
  • Prix de revient au Maroc : –20 % grâce à main-d’œuvre et énergie moins chères → 8 000 €
  • Marge avant exportation : 20 % → prix de vente 9 600 €
  • Droits de douane US (10 %, tarif Trump appliqué) : + 960 €
  • Prix final aux USA : 10 560 €

  • Résultat :
  • Prix final 27 % plus bas que si produit depuis l’Europe (10 560 € vs 14 400 €).
  • Marge nette conservée, avec un prix plus compétitif sur le marché américain.

  • Situation 3 : Production marocaine + ALE Maroc-USA appliqué (0 % de taxe)
  • Même coût de production au Maroc : 8 000 €
  • Vente avec marge de 20 % → 9 600 €
  • Droits de douane : 0 € (si les règles d’origine sont respectées)
  • Prix final aux USA : 9 600 €

  • Résultat :
  • Le produit devient 33 % moins cher que celui importé directement d’Europe.
  • L’entreprise peut décider soit de baisser le prix pour gagner des parts de marché, soit de maintenir un prix élevé et augmenter sa marge.

  • Il y a un intérêt économique réel pour les entreprises européennes à s’installer au Maroc, notamment pour contourner les droits de douane américains et réduire les coûts de production. Mais il faut que la transformation locale soit suffisante pour respecter les règles d’origine, et que les entreprises tiennent compte de la stabilité à long terme des accords commerciaux.