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Mont Tropic

En plein cœur de l’océan Atlantique, au large de Dakhla, se dresse le Mont Tropic, véritable trésor géologique. Ce relief sous-marin recèle des ressources stratégiques de grande valeur, parmi lesquelles le cobalt et le tellure.
Ces richesses attisent de nombreuses convoitises. D’après des sources de presse espagnoles, le Portugal aurait mené une mission d’exploration au sud des Canaries, dans une zone qui abrite l’un des plus vastes gisements de minerais.

Nature des ressources
Des analyses géochimiques montrent que le mont Tropic contient des nodules polymétalliques / croûtes ferromagnésiennes avec des concentrations intéressantes en cobalt, nickel, vanadium, plomb, uranium, terres rares, etc.
Mais il y a une nuance importante : les “terres rares” au sens strict (lanthanides : néodyme, dysprosium, etc.) semblent être présentes mais pas nécessairement dominantes.
Des experts soulignent que ce sont surtout des métaux stratégiques (cobalt, lithium, etc.) et d’autres éléments “rares” en terme d’usage ou de demande, mais pas tous “terres rares” selon la définition scientifique stricte.

Position géographique et juridique
Le mont Tropic est une montagne sous-marine située au large des côtes sahariennes du Maroc. Médias24+1Il y a des enjeux de délimitation de la Zone Économique Exclusive (ZEE) avec l’Espagne. Tant que ces questions ne sont pas réglées, l’exploitation effective est compliquée.


Les conséquences potentielles pour le Maroc

Potentiels avantages
Économiques : Le Maroc pourrait renforcer son rôle dans les chaînes de valeur globales pour les minerais critiques. Revenus de l’exportation, investissements étrangers, création d’emplois dans l’exploration, l’extraction, le traitement.


Stratégiques / géopolitiques : amélioration de la souveraineté minière.
Moins de dépendance pour les métaux utilisés dans les batteries, les technologies vertes. Cela peut donner au Maroc une position de négociation plus forte à l’échelle internationale.

Développement local : emplois, développement régional, transferts de compétences.
Innovation / technologie : développement de capacités dans les technologies de traitement, extraction durable, recherche scientifique.

Risques / défis

Environnementaux : extraction sous-marine risquée pour les écosystèmes marins. Destruction des habitats, perturbation des chaînes alimentaires, pollution par les déchets, les sédiments, les métaux lourds, etc.

Risques économiques : fluctuation des prix des métaux, coût de mise à niveau des infrastructures, besoin de capitaux. Si le marché mondial change, cela peut devenir risqué.

Conflits juridiques / diplomatiques : sur la ZEE, droits de pêche, partage des bénéfices avec les communautés locales, réglementations internationales.

Coûts technologiques et financiers élevés : infrastructures, extraction, traitement, respect des normes environnementales.

Effets sur la balance commerciale : exportations accrues, attractivité pour les investisseurs étrangers. Impact sur les pêcheries : les perturbations marines (sédiments, bruit, pollution) peuvent affecter les ressources halieutiques le long des côtes, ce qui a des conséquences sur les communautés qui vivent de la pêche.


Les conditions pour que cela soit bénéfique :

Pour que cette découverte ait des effets vraiment positifs pour le Maroc, plusieurs conditions devraient être réunies : Des cadres réglementaires clairs, transparents et respectueux de l’environnement pour l’exploitation.Accord sur la délimitation maritime si besoin, pour éviter des litiges.

Technologies d’extraction sous-marine moins destructrices, gestion rigoureuse des déchets et des impacts écologiques.Implication des populations locales / des pêcheurs, compensation, respect des droits.
Surveillance et régulation internationales, ou selon les normes environnementales élevées, pour éviter la pollution. Diversification des usages : pas seulement extraction brute mais aussi transformation, raffinement, pour capturer une plus grande valeur ajoutée.


Scénarios (chiffres annuels approximatifs )

1) Scénario optimiste — développement rapide, valeur ajoutée locale élevée


Production minérale traitée : extraction ~2–5 millions de tonnes de matériel traité/an (gisement important et exploitation rentable).

Chiffre d’affaires export estimé : 1 à 5 milliards €/an (panier de métaux : tellure, cobalt, nickel, vanadium, REE, lithium etc. — dépend fortement des prix).
Investissement initial (CAPEX) : 800 M€ – 3 G€ (navires d’exploitation, usines de traitement, infrastructures portuaires, R&D).
Emplois directs : 2 000 – 7 000 ; indirects (chaîne logistique, transformation) +5 000 – 20 000.
Conditions : partenariats technologiques, transformation locale (raffinage), réglementations et gardes-fous environnementaux en place.


2) Scénario moyen — exploitation prudente, partie de la valeur exportée bruteProduction : ~0.5–2 Mt/an.


Chiffre d’affaires export estimé : 200 M€ – 1 G€/an.
Investissement initial : 300 M€ – 1 G€.
Emplois directs : 500 – 2 500 ; indirects +1 000 – 5 000.
Conditions : exploitation sous conditions strictes, certains stades de raffinage réalisés à l’étranger si pas d’infrastructures locales. mining.onhym.com


3) Scénario pessimiste — blocages juridiques/environnementaux ou exploitation minière destructive limitée


Production : faible ou intermittente (projets pilotes seulement).
Chiffre d’affaires : < 50 – 200 M€/an (si export de concentrés sans transformation).
Investissement : < 300 M€, risques élevés d’abandon si réglementations ou opposition locale forte.
Emplois directs : < 500.
Risques : coûts environnementaux non internalisés (perte de pêche, dégâts d’écosystèmes marins), litiges internationaux (ZEE), prix des métaux bas.


Principaux risques et coûts (à prendre en compte)

Environnement marin : extraction sous-marine peut détruire habitats, diffuser sédiments toxiques et affecter la pêche côtière (impact socio-économique local). Études scientifiques recommandent prudence et évaluations d’impacts solides.

Géopolitique / droit maritime : litiges possibles (proximité Canaries / Espagne). Les questions de délimitation et de souveraineté peuvent retarder ou bloquer les projets.

Dépendance aux prix mondiaux : revenus très volatils selon cours du cobalt, nickel, terres rares, tellure, lithium. L’intégration verticale (raffinage local) réduit la vulnérabilité.

Capacité technique : extraction en eaux profondes exige technologies coûteuses et partenaires expérimentés (navires, systèmes ROV/robots, traitement des boues).

Recommandations concrètes pour le Maroc (priorisées)

Clarifier immédiatement la situation juridique / ZEE pour sécuriser les titres miniers et éviter recours diplomatiques qui retarderaient les investissements.
Lancer des études d’impact environnemental indépendantes et des programmes de surveillance marine avant toute exploitation. Mettre des normes strictes de « stop-loss » environnemental.

Favoriser des partenariats technologiques (entreprises spécialisées en exploitation sous-marine + centres de recherche) pour réduire le risque technique et transférer des compétences.

Planifier la filière de valeur ajoutée locale : dès que possible, investir dans capacités de raffinage/traitement au Maroc pour capter plus de valeur (ne pas se contenter d’exporter des concentrés bruts).
Mise en place d’un fonds souverain / mécanisme de redistribution : affecter une part des revenus à la transition énergétique, développement régional, compensation des pêcheurs.