L'économie bleue
27/10/25 13:51
1. Potentiels et contexte
Le Maroc dispose d’un littoral très étendu: deux façades maritimes (Atlantique & Méditerranée), une zone économique maritime exclusive (ZEE) importante — ce qui lui donne un capital maritime considérable.
Selon une note technique de la World Bank, les zones côtières hébergent 81 % des industries du pays, contribuent à 59 % du PIB et à 52 % de l’emploi.
Le Maroc a lancé officiellement un portail dédié à l’« économie bleue ».
Le pays est ainsi bien placé pour exploiter tant les secteurs traditionnels (pêche, tourisme côtier, ports) que les secteurs émergents (aquaculture, algoculture, énergies marines renouvelables…) dans un cadre de développement durable.
2. Secteurs clefs en développement
a) Pêche, aquaculture et algoculture
Le secteur de la pêche et de l’aquaculture est déjà très significatif. Par exemple, on lit que l’économie bleue « fourni presque 700 000 emplois » et génère « 24 milliards de dirhams de chiffre d’affaires » pour certains segments.
L’algoculture (culture d’algues/macro-algues) est mise en avant comme un pilier futur : le Maroc vise une capacité pouvant atteindre jusqu’à ~100 000 tonnes à terme.
La transformation des produits de la pêche (usines, valorisation des sous-produits, réduction des déchets) est également un enjeu.
b) Tourisme côtier et activités maritimes associées
Le tourisme littoral, les marinas, l’écotourisme marin sont mis en avant comme des leviers.
Le Maroc cherche à structurer des « clusters maritimes côtiers » par région pour stimuler l’investissement et la création d’emplois.
c) Gouvernance, infrastructures, énergie marine
Un appui institutionnel : création de mécanismes de gouvernance, d’une commission inter-ministérielle pour l’économie bleue.
Le financement international : la Banque mondiale a accordé un prêt d’environ 350 millions de dollars pour soutenir le programme « économie bleue ».
Émergence de secteurs comme les énergies marines renouvelables, l’exploitation durable des ressources marines. Mentionnée dans les contextes d’opportunités.
3. Enjeux & défis
Bien sûr, tout n’est pas simple. Voici ce qu’il faut garder à l’esprit.Coordination et gouvernance : La multiplication des secteurs, des acteurs et des régions exige une gouvernance intégrée (inter-ministérielle, territoriale) — ce qui est parfois complexe.
Durabilité environnementale : Il faut préserver les écosystèmes marins, lutter contre la pêche illégale, la pollution, l’érosion côtière. Par exemple, le Maroc affirme s’engager « dans une gouvernance océanique durable ».
Maroc
Valorisation locale & inclusivité : Créer des emplois locaux, impliquer les jeunes, les femmes, et assurer que les retombées ne restent pas marginales dans certaines régions.
Compétitivité & montée en valeur : Passer d’une simple exploitation de ressources à une chaîne de valeur montée en gamme (transformation, innovations, biotechnologies). Le rapport note que la stratégie doit promouvoir des secteurs à “fort potentiel de croissance”.
Infrastructures et financement : Pour que les clusters et nouveaux secteurs puissent se développer, des infrastructures adaptées et des financements sont nécessaires (ports, unités d’aquaculture, logistique…).
4. Opportunités pertinentes pour votre projet
En tant que porteur de projet d’import/export (fruits & légumes) — même si ce n’est pas maritime — vous pouvez tirer parti de certains aspects de cette dynamique :Si vous utilisez des voies maritimes ou portuaires (import depuis Espagne, vers Bretagne), la montée en puissance des clusters maritimes et des infrastructures portuaires pourrait vous offrir des conditions logistiques améliorées ou des partenariats dans les régions côtières.
La logique de “traçabilité”, de durabilité, de chaîne de valeur peut être renforcée : l’économie bleue met l’accent sur cette dimension, ce qui peut être un avantage concurrentiel pour « Soleil et Saveurs » si vous valorisez la provenance, la qualité, le respect de l’environnement.
Vous pourriez envisager des synergies : par exemple, travailler avec des acteurs agricoles ou agro-alimentaires côtiers, ou s’aligner sur des marchés maritimes + terrestres pour diversifier.
L’orientation vers l’innovation (algoculture, biotechnologies marines) suggère que certains financements ou partenariats “bleus” peuvent exister — même si ce n’est pas directement votre secteur, cela témoigne d’un climat favorable à l’investissement et à l’innovation dans les zones littorales.
5. Recommandations stratégiques
Pour tirer pleinement avantage de la dynamique économie bleue au Maroc — et de façon indirecte pour votre projet — voici quelques recommandations :Veillez à la dimension logistique côtière : explorez les ports marocains, les zones de transbordement ou de stockage qui pourraient devenir des hubs pour votre import/export.
Positionnez votre offre sur les critères de durabilité (traçabilité, environnement, circuit court, qualité) — ces valeurs sont de plus en plus importantes et alignées avec les discours “économie bleue”.
Surveillez les développements des clusters maritimes régionaux (ex : régions littorales du Maroc) : même si vous n’êtes pas en Algérie ou au Maroc, cela peut inspirer des modèles d’organisation de chaîne de valeur, de coopérations inter-régionales ou d’exportation.
Considérez les partenariats trans-méditerranéens : votre sourcing d’Espagne et votre destination Bretagne vous placent dans un espace méditerranéen/Atlantique — le Maroc étant sur cette interface, cela peut permettre des synergies (logistique, transit, hubs de redistribution).
Intégrez la dimension “bleue” à votre communication : vous pourriez valoriser que vous opérez dans un environnement où les chaînes maritimes/logistiques et littorales sont modernisées, durables — même si ce n’est pas votre cœur, cela peut renforcer votre crédibilité auprès des clients.
Restez attentif aux appels à financement et aux incitations : même si votre activité n’est pas aquacole ou marine, certains programmes d’économie bleue peuvent offrir des financements ou des synergies logistiques ou de développement territorial à proximité des littoraux que vous pourriez exploiter.
